Bien protéger vos plantes en pot du froid et du gel
- Misterbricolo
- il y a 9 heures
- 5 min de lecture

On a tous connu la frustration de voir un bel olivier, un agrume chéri ou une vivace magnifique succomber à la première vague de froid parce qu'elle n'était pas suffisamment protégée. Contrairement aux plantes en pleine terre, dont la motte est isolée par la masse du sol, les plantes en pot sont extrêmement vulnérables. Leurs racines sont exposées au froid de tous les côtés (air, parois du pot, sol), et l'humidité stagnante amplifie les dégâts du gel. Un pot en terre cuite, par exemple, peut geler et éclater sous l'effet de l'expansion de l'eau.
Protéger ses plantes en pot n'est pas un geste de dernière minute. C'est une stratégie qui doit être pensée dès l'automne, en fonction de la rusticité de la plante, du matériau du pot et de l'espace dont vous disposez.
Dans ce guide complet, je vais vous donner ma méthode infaillible, des techniques simples et des astuces ingénieuses pour transformer ce qui semble être une corvée en un geste d'amour pour votre jardin. Préparez vos voiles d'hivernage et vos bulles d'air, c'est l'heure de construire l'abri anti-froid parfait !
Le diagnostic de Misterbricolo : connaître l'ennemi (et sa victime !)
La première étape, avant d'agir, est de comprendre contre quoi on se bat, et qui on doit défendre.
1. La rusticité de la plante : qui a besoin d'aide ?
Chaque plante a une température minimale de survie. Un palmier (comme le Trachycarpus fortunei) tolère un gel modéré (jusqu'à -15°), mais un agrume (Citrus) ne survivra pas à un gel prolongé en dessous de -5°)
Plantes non rustiques (tropicales, agrumes, hibiscus) : Elles doivent être rentrées impérativement dans un local hors gel.
Plantes semi-rustiques (lauriers-roses, oliviers, certaines vivaces méditerranéennes) : Elles peuvent rester dehors dans de nombreuses régions, mais nécessitent une protection active et renforcée des racines et du feuillage.
Plantes rustiques (érables, conifères nains, buis) : Elles supportent le froid, mais leurs racines en pot craignent le gel. Elles ont juste besoin d'une isolation de la motte.
Si vous avez un doute sur la rusticité de vos plantes, n'hésitez pas à consulter des sites spécialisés en jardinage. Des ressources comme l'Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) peuvent vous donner des indications précieuses sur les espèces.
2. Le point faible : la motte et l'humidité
Le danger numéro un pour les plantes en pot n'est pas l'air froid en lui-même, mais le gel de la motte.
Lorsque le terreau gèle, il ne peut plus absorber l'eau, et la plante ne peut plus s'hydrater. De plus, le gel des racines les endommage. Pire encore : si la motte est gorgée d'eau avant le gel, la glace qui se forme prend plus de volume et fait éclater les racines.
Stratégie n°1 : l'isolation de la motte (l'urgence des racines)
C'est la priorité pour toutes les plantes qui restent à l'extérieur, même les plus rustiques. On isole le pot pour maintenir la motte à une température plus stable.
Le pot en pot et les matériaux isolants
Le "pot en pot" (ou double-potage) : C'est la méthode la plus efficace. Glissez le pot de votre plante dans un pot plus grand, et comblez l'espace vide entre les deux parois avec un matériau isolant :
Billes d'argile ou pouzzolane : Offrent un bon drainage et une isolation correcte.
Paille ou feuilles mortes sèches (l'or brun du jardin, comme on l'a vu !) : Excellents isolants naturels et gratuits.
Papier bulle ou polystyrène : Isolation maximale pour les pots en terre cuite ou les plantes très sensibles.
L'isolation du sol : Ne laissez jamais un pot directement sur une dalle froide ou sur la terre. Isolez-le du sol en le surélevant avec des cales en bois ou des pieds de pot pour que l'air circule en dessous. Cela empêche l'humidité de remonter et évite le contact direct avec le froid du sol.
Le paillage de surface
Une fois le côté isolé, n'oubliez pas le dessus ! Couvrez la surface du terreau avec une épaisse couche (5 à 10 cm) de paille, de copeaux de bois ou de feuilles mortes broyées. Cela protège la partie supérieure de la motte du froid et empêche la terre de durcir.
Stratégie n°2 : la protection aérienne (le voile et le cocon)
Une fois la motte protégée, on s'occupe des branches et du feuillage des plantes semi-rustiques.
Le voile d'hivernage : l'ami respirant
Le voile d'hivernage (souvent en polypropylène) est un indispensable. Il est léger, perméable à l'eau et à la lumière, mais il crée une couche d'air isolante et protège du vent (qui déshydrate énormément).
Choix du voile : Prenez un voile de bonne épaisseur (minimum 30g/M2, voire 50g/M2 pour les plantes les plus fragiles). Évitez les plastiques qui empêchent la plante de respirer et créent de la condensation.
L'installation : Enveloppez le feuillage et attachez le voile sous le pot ou autour de la base du tronc avec une corde ou un lien solide. Le voile ne doit pas être plaqué contre les feuilles pour maximiser l'effet de la couche d'air.
Le conseil de Misterbricolo : Ne mettez le voile que lorsque les températures annoncées descendent régulièrement sous 0 degrés. Les jours de redoux, retirez-le brièvement pour aérer la plante et éviter les maladies cryptogamiques.
Les abris temporaires
Pour les arbustes semi-rustiques, vous pouvez créer des petits abris temporaires :
Le mur protecteur : Placez tous vos pots contre un mur de la maison orienté au sud. Le mur emmagasine la chaleur le jour et la restitue la nuit. L'effet est souvent suffisant pour gagner quelques degrés cruciaux.
La cagette ou la serre froide : Pour les petites plantes, une simple cagette en bois recouverte d'une vitre ou d'une feuille de plastique transparent crée un effet de serre suffisant sans être hermétique.
Stratégie n°3 : le remisage des plantes gélives (le refuge hors gel)
Les plantes non rustiques doivent être mises à l'abri. Le lieu de stockage est aussi important que la protection elle-même.
Le choix du lieu d'hivernage
L'endroit idéal doit être hors gel, lumineux et aéré.
La véranda froide ou la serre non chauffée : Parfaites ! Les plantes bénéficient de la lumière et sont à l'abri du gel. La température y est stable.
Le garage ou le sous-sol clair : Convient aux plantes qui tolèrent l'obscurité partielle (figuiers, certains lauriers). Évitez les garages qui contiennent des produits chimiques ou des gaz d'échappement.
Le cellier ou la cave obscure : Réservé aux plantes qui perdent leurs feuilles et nécessitent une dormance totale et obscure (bégonias tubéreux, dahlias). La température doit être maintenue entre 2 et 8°.
La routine d'hivernage
Avant de rentrer : Nettoyez les plantes. Coupez les feuilles malades ou abîmées. Traitez préventivement contre les parasites qui pourraient se développer dans l'environnement clos.
Arrosage : Réduisez drastiquement l'arrosage pendant l'hivernage. L'eau est le vecteur du gel et des maladies. Arrosez uniquement lorsque la surface du terreau est sèche, et toujours par petite quantité, de préférence par un jour où vous pouvez aérer la pièce.
Le contrôle des parasites : Vérifiez régulièrement l'apparition de cochenilles, d'araignées rouges ou de pucerons, qui adorent les ambiances confinées et chaudes.
Le mot de Misterbricolo : Le meilleur moment pour rentrer vos plantes, c'est quand la température nocturne commence à tomber régulièrement sous les 10° pour les plantes tropicales, et sous les 5° pour les plus tolérantes. Anticiper, c'est gagner ! Pour aller plus loin sur les techniques spécifiques à certaines espèces, des associations comme la Société Nationale d'Horticulture de France (SNHF) proposent des fiches d'hivernage très détaillées.
Protéger vos plantes en pot du froid, c'est l'art d'adapter une solution de protection à chaque espèce. C'est un peu de travail maintenant, mais c'est l'assurance de retrouver toute la beauté et la vigueur de votre jardin dès le retour du printemps.
Alors, quel sera le premier pot à passer sous le voile d'hivernage cette année ?









Commentaires